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Qu'est-ce que le carry interest ?

Le carry interest représente la part des profits alloués au manager d'un fonds d'investissement.

Gaspard de Monclin avatar
Écrit par Gaspard de Monclin
Mis à jour il y a plus d’une semaine

Le carry interest est la part de la plus-value qui revient au manager lors de la vente d’une participation. Il s’agît d’un droit économique au bénéfice du manager, pour le récompenser de son travail, une participation non négligeable à la performance de l’investissement. Les managers ont les yeux rivés sur ce carry, car c’est là qu’ils gagnent des sommes décorellées de leurs apports.

La pratique de marché veut que le carry soit de l’ordre de 20% de la plus-value. Ce pourcentage n’est qu’une pratique de marché, il peut être fixé à moins pour les jeunes managers et à plus pour les managers expérimentés. Il s’agit bien d’une plus-value : les investisseurs sont d’abord remboursés de leur apport, parfois payés d’un intérêt sur leur apport, avant que le manager ne touche sa part.

Prenons un exemple. Les investisseurs investissent 100, le manager place les 100 dans une société X. Le manager a le droit à 20% de carry. Si l’investissement est revendu 300, les investisseurs toucheront d’abord leur 100, puis 80% de la plus-value, donc 160, alors que le manager touchera 40.

Le carry peut être calculé selon un modèle deal-by-deal ou whole fund, avec une infinité de variantes entre les deux. Le deal-by-deal prévoit que la plus-value soit calculée investissement par investissement, alors que le whole fund prévoit de calculer ce carry sur l’ensemble des investissements.

Reprenons le même exemple. Les investisseurs investissent 100, le manager place 30 dans une société X, 20 dans Y et 50 dans Z. X est revendue en premier à 60, puis Y fait faillite, enfin Z est revendue à 150.

Dans un modèle deal-by-deal, lors de la vente de X, les investisseurs récupèrent 30, et les 30 sont distribués 80/20 : 24 pour les investisseurs, 6 pour le manager. Lors de la vente de Y, rien n’est rendu, parce que la société a fait faillite. Sur la vente de Z, les investisseurs prennent 50, et la plus-value de 100 est partagée 80 pour les investisseurs, 20 pour le manager.

  • Total investisseur : 184 , Total manager : 26.

Dans un modèle whole fund, lors de la vente de X, les investisseurs récupèrent 60. Lors de la vente de Y, rien n’est rendu, parce que la société a fait faillite. Sur la vente de Z, les investisseurs prennent 40, et la plus-value de 110 est partagée : 88 pour les investisseurs, 22 pour le manager.

  • Total investisseur : 188 , Total manager : 22.

Le modèle deal-by-deal est donc bien plus favorable aux managers. Dans certaines situations, le manager peut toucher des sommes importantes, alors que les investisseurs finissent en négatif. C’est pourquoi le pur modèle deal-by-deal, popularisé aux Etats-Unis, est très rare. Il existe souvent des variantes qui remboursent les investisseurs sur les investissements faisant faillite. Les investisseurs négocient pour un modèle whole fund, les managers vers le deal-by-deal, et une solution intermédiaire peut être trouvée.

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