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Le Private Equity : Episode 11 – Histoire du PE : Les années 1980/1990
Le Private Equity : Episode 11 – Histoire du PE : Les années 1980/1990

Histoire du Private Equity dans les années 1980/1990

Antoine OLLIVIER avatar
Écrit par Antoine OLLIVIER
Mis à jour il y a plus d’une semaine

Pendant les années 1980 le secteur du Private Equity se développe considérablement aux USA. Les initiatives européennes prennent également de l’ampleur.

En une décennie, le nombre de sociétés de gestion croît très fortement aux Etats-Unis, pour en compter plus de 650 dans les années 1990.

Ce développement est toujours porté par les activités de Venture Capital (capital-risque) afin de soutenir l’innovation, dans quasiment tous les secteurs d’activité. Apparaissent ainsi des fonds spécialisés mono-secteur (énergie, micro-électronique…) ou sur le créneau du secondaire (rappelez-vous, on en parlait dans l’épisode 8 sur la liquidité).

La financiarisation de l’économie intervenue à cette période, combinée à l’activisme des banques d’affaires et au développement des montages LBO ouvre la voie au capital-investissement dédié aux sociétés matures. Ces années voient la création de très grands noms du secteur, toujours présents parmi les plus importants aujourd’hui : Bain Capital (1984), Blackstone (1985), ou encore Carlyle Group (1987).

Les opérations deviennent de plus en plus importantes et les records de rachats se succèdent.

Un des points culminants de l’époque sera le rachat par KKR de RJR Nabisco en 1988/89 pour un montant de plus de 30 mds$ et surtout avec un effet de levier inégalé jusque là dans l’histoire des LBO.

Cet épisode défraya la chronique aux Etats-Unis et marquera le début de nombreuses autres opérations, souvent hostiles aux sociétés cibles. L’objectif d’alors n’était que d’en tirer le rendement maximal, parfois en revendant les sociétés à la découpe après la prise de contrôle, la somme des actifs valorisés séparément étant supérieure à celle du groupe initial.

Bien évidemment, ce développement n’a été ni linéaire ni fulgurant. Le secteur traversera un certain nombre de crises, à commencer par une baisse de son attractivité à partir de la deuxième moitié des années 1980, en raison d’une concurrence féroce entre les acteurs et d’opportunités limitées en volume et en rendement. Le krack boursier d’octobre 1987 impactera fortement le rythme des investissements : les retards des introductions en bourse, servant souvent d’exit aux fonds, bloqueront les nouvelles opérations et la hausse des taux d’intérêts réduira les emprunts bancaires et donc les effets de levier sur les LBO.

En France, à la même période différents acteurs se lancent dans la bataille.

En tête, les business angels alimentent le marché du capital-risque en projets à financer. Les fonds d’investissements prennent le relais et profitent du développement de la place boursière de Paris pour réaliser des sorties par introduction en bourse, notamment sur le Nouveau Marché créé en 1996.

Le cadre institutionnel et réglementaire français accompagne ce développement avec la création dans les années 1980 puis 1990 des Fonds Commun de Placement (FCP) et des Fonds Commun de Placement dans l’Innovation (FCPI).

Les principaux acteurs américains viennent s’installer en France et en Europe pendant cette décennie. Les grands fonds français apparaissent également : Axa Private Equity (devenu Ardian) en 1996, PAI Partners en 1998 ou encore Eurazeo en 2001.

Les années 2000 verront les opérations spectaculaires se multiplier jusqu’en 2007. A partir de 2008, le rythme ralentira. Nous verrons pourquoi prochainement, même si vous devez avoir une petite idée…

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